с больной головы на здоровую= lay one’s own fault at somebody else= andere etw. für sich ausbaden lassen
Impayable “Le Monde” et infatigable dans la répétition ad nauseam des mêmes “analyses” sur la Russie, qui, pour le quotidien, se résument à l’action de Poutine, cent pour cent nuisible pour son pays et pour le monde entier. “Le Monde” est une bonne roue de transmission des politiciens les plus réactionnaires américains, avec à leur tête le sinistre McCain. Qui croira, malgré la massive information négative sur Poutine et la Russie, que la Russie est l’ennemi N° 1, comme le croient et le clament les McCain et consorts. Après Brillancon, voici maintenant M. Frachon qui est appelé à la rescousse pour accuser Poutine d’être la cause du désastre horrible de la Syrie d’aujourd’hui. Evidemment, il faut au “Monde” ne pas déplaire à leur surveillant, l’Afterphilosoph sur-médiatisé et trublionnesque, M. B.H. Lévy, qui, après le succès que l’on sait en Lybie, avait ameuté à cor et à cris les autorités françaises et internationales pour intervenir militairement en Syrie, afin d’éliminer le président élu du pays, comme le demandait une opposition syrienne des plus disparates. Pour ne pas déplaire non plus à M. Lévy, Sarkozy-Juppé, suivis à la lettre par Hollande-Fabius, ont joués les tartarins en brandissant des menaces purement verbales contre le régime en place, en reconnaissant un “gouvernement” de l’opposition, dont on voit aujourd’hui la totale non-représentavité avec ses luttes internes sauvages , et surtout en exigeant dès le début l’élimination de Bachar El Assad – ce qui est une aberration et est la cause de la situation épouvantable d’aujourd’hui, car, nos politiques tartarins, n’ont pas su apprécier le caractère de guerre civile religieuse qu’est devenu le conflit. Ce n’est pas dédouaner les exactions de l’armée loyaliste que de constater que les rebelles ont fait des mises en scène de tortures et d’exécutions, et s’il y a bien eu usage du gaz sarin, on est loin de savoir par qui il a été employé (le fait qu’ il y ait eu des rebelles parmi les victimes, n’est pas une preuve suffisante). J’ai toujours en tête Timișoara qui m’avait traumatisé et qui m’a rendu méfiant à jamais à l’égard des images et des mises en scène en tant de guerre. Fabius n’est pas aussi sûr qu’il le dit coram populo, puisqu’il avait fanfaronné que si “la ligne rouge était franchi”, la réponse était prête et serait “effroyable”…
Pour les armes : la Russie a des rapports d’Etat à Etat avec la Syrie, elle a des intérêts dans le pays; elle a passé des contrats, en particulier de livraison d’armes. De quel droit devrait-elle s’immiscer dans la guerre civile syrienne et se faire le soutien d’une opposition dont on voit chaque jour qu’elle a des visées totalement opposées quant à l’avenir politique de la Syrie? Heureusement que Medvédev et Poutine n’ ont a pas eu l’irresponsabilité autosuffisante de MM. Lévy, Fabius et consorts pour exiger que le président élu soit éliminé par la rue, comme Kadhafi.
En revanche, dès le début, les démocraties exemplaires que sont le Qatar et l’Arabie Saoudite, pays sunnites, ont fourni des armes aux rebelles pour une lutte sainte contre les chiites. “Le Monde” a les yeux de Chimène pour le Qatar – son fric en impose! “Le Monde” préfère le Qatar à la Russie, pourquoi pas? De même que les pays occidentaux ont une démocratie à la carte, “Le Monde” a des indignations et des dénonciations à la carte. Le cas Snowden est exemplaire. Le journal s’est contenté d’un article d’un inconnu pour dire qu’au fond, ce que Snowden a dévoilé était un secret de Polichinelle : on ne comprend pas alors la fureur des Américains et le trouble de beaucoup d’alliés des Etats-Unis, en particulier en Allemagne…Mais “Le Monde”, lui, n’est pas troublé. Ce qui le trouble, c’est Poutine. A la suite des dames du “Monde”, M. Frachon s’est lancé dans la psychologie, voire la psychanalyse, et s’est permis même de s’en prendre au physique du président russe : “un cou de taureau” dit notre La Bruyère aux petits pieds- moi, j’aurais plutôt parlé de rongeur ou de fouine, plus que de bovidé, mais on voit la hauteur des réflexions du “Monde” sur la Russie; j’ai parlé des “dames du “Monde”, parce que celles-ci se sont signalées et se signalent encore par de telles descriptions physiques des personnalités : le bouillant Saakachvili; le grand blond aux yeux bleus -Navalny; la Chatte déchaînée aux lèvres pulpeuses etc.etc.
Et puis, M. Frachon remplace ses propres analyses par le commentaire des commentaires de l’activiste Mandras qui a une grille de lecture de la réalité russe totalement fantasmatique, puisqu’elle pense que même s’il y a des choses positives en Russie, c’est avec la bénédiction du FSB. Mandras ne cache pas également sa russophobie, en prenant à son compte l’idée que le peuple russe était apathique : ah! comme cela serait magnifique de voir en Russie une révolution et des désordres à la tunisienne, par exemple. Là , la chercheuse activiste du CNRS boirait du petit lait! ( heureusement le CNRS a des chercheurs vraiment scientifiques, comme, par exemple, Nicolas Werth ou Marie-Hélène Mandrillon)
Disciple de Mandras, M. Frachon pense que son feuilleton est dangereux et qu’en Russie il risquerait le goulag…Je croyais M. Frachon plus subtil…Il ne lit visiblement pas tout ce qui s’écrit en Russie, dans les journaux et sur internet. Cela ferait du monde au prétendu goulag! La prétendue nostalgie de Poutine à l’égard du passé soviétique est là encore un procès d’intention. D’ailleurs “Le Monde” en son temps n’était pas, loin de là, un contempteur de tout ce qui se faisait en URSS et avait même de la sympathie pour elle, et ce n’est pas grâce à lui que le régime soviétique est tombé. De là peut-être une déception amoureuse à l’égard de ce pays aujourd’hui, Poutine n’étant qu’un prétexte commode. “Le Monde” était de ceux qui, à la chute de l’URSS, pensaient : “Staline – oui, c’était un monstre”, mais Lénine, tout de même…”Le Monde” est le dernier à pouvoir reprocher à Poutine de se référer à certains moments positifs de l’Union Soviétique. Mais M. Frachon omet de dire que c’est Poutine qui a mis dans les programmes scolaires L’Archipel du Goulag de Soljénitsyne…
Poutine et Natalia Soljénitsyna