vive les Toinettes du journalisme au « Monde »!
C’est le 8 mars demain et « le Monde » fait, avec son éditorial pour l’anniversaire de Staline, un don de joyeux avènement à la nouvelle directrice, auteure de monologues et de pamphlets anti-poutine, groupie, entre autres, des Glücksman et de Saakachvili, vilipendant tout ce qui est pro-russe et soutenant n’importe qui pourvu qu’il soit anti-poutine et pro-américain. Ainsi, Vladimir Poutine serait un crypto-stalinien, le pouvoir poutinien « politico-militaire » serait nostalgique du régime soviétique. Comme d’habitude, les faits à charge sont accumulés, sans distinction, avec des trous de mémoire calculés (par exemple, omission des dénonciations régulières de Medvédev des crimes staliniens…). Il y a tout de même quelques millions de Russes (hélas!) qui votent communiste contre Poutine et c’est Ziouganov qui n’a pas eu honte d’aller déposer des fleurs sur la tombe de Staline derrière le Mausolée. Aucun dirigeant ne peut, cependant, ignorer l’héroïsme des Soviétiques pour combattre le nazisme et nous libérer, nous Européens, de la peste brune, alors qu’ils n’ont pas bénéficié dans leur patrie de cette liberté. La victoire sur le nazisme s’est faite sous un tyran sanguinaire, peut-on faire affront aux soldats encore survivants en condamnant globalement cette époque sinistre. Il faut du temps pour qu’un peuple consente à regarder son passé avec lucidité et sang-froid. Les donneurs-donneuses de leçon du « Monde » sont obnubilés de façon monomaniaque par Poutine qui serait le génie du mal de la Russie. Mais qui voient-il, aujourd’hui, à la place de Poutine à la tête de la Russie? Ceux que « Le Monde » encense régulièrement ont derrière eux quelques milliers de personnes. Il est très savoureux de voir le journal de référence de la gauche rose soutenir des ultra-libéraux à la Madelin, comme Kasparov et Nemtsov qui n’ont aucune vergogne à aller se plaindre du régime russe sur le sein des réactionnaires McCain et Romney.
Le jésuitisme du « Monde », qui vient sans doute de ses origines catholiques, va connaître, je le sens, de beaux jours. Les prémices sont de bon augure. Les articles sur Depardieu et sur les Femen sont des chefs-d’oeuvre de jésuitisme (ce n’est pas bien, mais ils sont quand même pas mal)- le traitement des Pussy Riot a été plus expéditif, on s’est bien gardé de relater les exploits antérieurs de ces gentilles mères de famille – la seule chose qui comptait, c’était qu’il s’agissait d’une « prière contre Poutine », voire contre la collusion de l’Eglise orthodoxe et du pouvoir. Elles étaient baptisées de « punkettes » – si on pense aux Sex Pistols ou à Nina Hagen, ce terme de « punkettes » montre leur total ridicule…
Vive le 8 mars! Vive les Toinettes du journalisme! Ô mânes de Deleuze…