Basile de Koch sur “Le Monde” – poilant! et juste!
Vous sortez un album célébrant le trentième anniversaire de la création du Groupe d’intervention culturelle Jalons. Votre premier pastiche, Le Monstre, se paie Le Monde et «ses leçons de morale et de bon goût». Trente ans plus tard, rien n’a changé?
Basile de Koch: Si, ça c’est aggravé! Jadis les hommes du Monde étaient d’authentiques «professeurs de maintien» dignes du Bourgeois gentilhomme, version éthique et citoyenne. Leur épigones d’aujourd’hui ne sont que les instits d’un enseignement manichéen et primaire – et en plus exclusivement négatif ; on n’est plus «pour» quelque chose, juste «contre» tout ce qui n’est pas cool… Contre le fascisme, le racisme, l’égoïsme, la méchanceté, l’injustice et la fonte des neiges.
D’un autre côté, c’est moins grave parce qu’aujourd’hui, on n’est plus les seuls à se foutre du Monde… Il y a trente ans, je ne connaissais personne qui ne lisait pas Le Monde. Aujourd’hui, je ne connais plus grand-monde qui le lise! Beaucoup de gens continuent à l’acheter ou à le feuilleter ; mais peu d’entre eux le considèrent encore comme leur «quotidien de référence», le seul, le vrai.
Quelle est donc, selon vous, la «référence» incontournable d’aujourd’hui?