Belle exposition Ilia Répine au Petit-Palais
L’exposition Répine au Petit Palais est une pleine réussite : y sont montrées des œuvres essentielles et fortes de l’ensemble profus et parfois inégal du peintre russo-ukrainien. On peut voir l’importance qu’a eu ce maître du réalisme ambulant, qui fut la bête noire des avant-gardistes russes qu’il n’a cessé lui-même de vilipender. Le travail de présentation sur le plan formel est magnifique. Il est clair qu’ayant suivi l’élaboration du livre de Valentine Marcadé, Art d’Ukraine (Lausanne, L’Âge d’homme, 1990), je ne saurais oublier que tout un chapitre y est consacré à Répine (p. 151-163). J’ai donc été très sensible à l’ukraïnité de ce peintre, ukraïnité qui ne se manifeste pas seulement par ses liens permanents avec la culture et les mœurs de son Ukraine natale et ses relations suivies avec tous les milieux de son peuple, voire par la thématique ukrainienne de l’œuvre, mais surtout par les traits distinctifs de sa picturalité qui le font appartenir dans le cadre de l’Empire Russe à l’École ukrainienne. Dans les tableaux de l’exposition directement consacrés à des sujets ukrainiens, mais pas seulement, on note son génie coloriste, l’hyperbolisme et le baroquisme de ses formes (l’extraordinaire dernier tableau du gopak).