Portrait d’une femme d’affaires de la classe des marchands (le prototype est la mère de Mikhaïl et Ivan Morozov, Varvara Alexéïevna Morozova, dans le roman « Kitaï-gorod » de Piotr Boborykine’
PIOTR BOBORYKINE,
<Portrait d’une femme d’affaires de la classe des marchands (le prototype estVarvara Alexéïevna Morozova, mère des collectionneurs Mikhaïl et Ivan Morozov,)>[1]
[Dans le roman « Kitaï-gorod », Anna Sérafimovna Stanitsyna est une femme d’affaires, symbole de la nouvelle Russie progressiste. Voici sa description physique] :
« On n’aurait pas donné à cette femme, à travers sa voilette […] plus de vingt trois ans. Elle en avait vingt sept. De haute taille, un buste magnifique, un cou ni gros ni maigre, une tête fine, intelligente – elle paraissait être une vraie dame. Elle était enveloppée d’un manteau de faille noire. Ce manteau permettait d’admirer la ligne de sa taille et se terminait en falbalas brodés. Ses manches larges, d’une coupe à la mode, également bordées de broderies et d’une crépine de petites pièces gaufrées en soie, ne laissaient passer à l’extérieur que ses doigts portant des gants gris clair. Un haut baroque brodé entourait son cou. De dessous le manteau apparaissait une lourde robe étroite, couleur sable, si haute que l’on pouvait voir le pied dans des souliers à boucles et des bas colorés de soie. Sur son front et ses yeux profondément enfoncés s’étalait l’ombre des bords d’un large chapeau ”à la Rubens” portant une plume bien fournie couleur grenat noir.
Il y avait chez cette « patronne », d’après son costume, beaucoup de pittoresque européen. Mais l’ovale du visage, sa prestance, quelque chose d’insaisissable dans les mouvements, parlait d’une Rous’ de souche, de ce sol où elle avait grandie et s’était épanouie. On n’aurait su l’appeler une beauté, mais tout le monde se retournait sur elle » [t. I, p. 75-76].
[1] P.D. Boborykine, Kitaï-gorod [Le quartier moscovite Kitaï-gorod], roman, Moscou, 1883, T. I (3 LIVRES, 422 PAGES), T. II (2 LIVRES, 282 PAGES)