L’air de la calomnie (encore) et la diversion “Glücksmann”
A la suite du papier confus et invertébré de l’ Afterphilosoph
Glücksman sur l’affaire d’espionnage dévoilée par Edward
Snowden, dans “Le Monde”, papier qui tend, en fait, à montrer que
tout çà c’est la faute à l’ignoble Poutine, je me suis souvenu avoir
déjà écrit au sujet du pseudo-philosophe l’an passé et avoir déjà
analysé ses interventions comme des moyens de diversion…
18 mars 2012
9) L’air de la calomnie
- Voilà que c’est reparti : après le bref intermezzo de Mme Kaufmann, le naturel du « Monde », activiste antipoutine-antirusse par excellence, est revenu au galop et l’on a droit presque chaque jour à des comptes-rendus cinglants sur la « Russie de Poutine », Poutine n’étant véritablement qu’un prétexte, alors qu’il s’agit de la Russie tout court. La nouvelle méthode est à présent d’accumuler pêle-mêle des faits dans tous les domaines : des bureaux pour les élections à la littérature, une foule de noms, de titres, de références sont lancés, sans le moindre souci de cohérence, à la figure du lecteur qui, même s’il a quelque compétence dans le domaine russe (c’est mon cas), ne peut trouver dans cet embrouillamini que ce qui est le but de ce nouveau procédé de journalisme hyperinformé, à savoir que tout va de travers en Russie. Au fond peu importe l’information donnée, peut importe si elle a été vérifiée, peu importe qu’elle amalgame des faits contradictoires, ce qui compte, c’est l’impression générale que la Russie est un pays où règnent l’arbitraire et l’absence de liberté. Le nouveau type de journaliste activiste prend en cela le masque de Don Basilio, la rumeur, propagée par l’opposition disparate hors-système, devient vérité et continue à s’insinuer dans l’opinion. Le site de caractère nettement oppositionnel « gazeta.ru », au moins dans sa version russe, fait une recension systématique de tous les faits négatifs de la vie socio-politique russe, mais elle le fait, à la différence de Jégo, de façon honnête, c’est-à-dire qu’elle donne toujours les faits dans leur contexte, ce qui permet de mettre en perspective ces faits. Jégo, elle, empile les informations négatives
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10) De la diversion
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Glücksmann est à nouveau appelé à la rescousse pour attiser, cette fois
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auprès des dirigeants français, la haine, sinon l’hostilité antipoutine-
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antirusse. La Chine est associée par tactique, mollement : l’occupation
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dictatoriale et la sinisation du Tibet, le sort des ouïgours – les
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yogourths de l’autre sarkozyste Kouchner…, celui des paysans etc.,
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sont passés à la trappe, car ce qui compte pour cet « Afterphilosoph »,
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comme disait Nietzsche à son époque, «Afterphilosoph », si on le
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compare avec des Lévinas, des Deleuze ou des Derrida, ce qui compte
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c’est sa fixation pathologique sur Poutine. Il faudrait corriger presque
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chaque phrase de l’Afterphilosoph dans un discours accumulateur
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délirant, qui est typique de la perte de toute réflexion sensée. Je me
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suis demandé pourquoi cette persistance dans la haine, et un détail de
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son dernier papier dans « Le Monde » m’a fait sursauter et
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comprendre une des motivations inavouées de cet idéefixisme
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paranoïaque : c’est le mot de colonisation, imputée à la « Russie de
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Poutine », et j’ai compris que l’Afterphilosoph faisait diversion. Il
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préférait tourner tous les regards vers l’infâme poutinisme, pour ne pas
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s’indigner de son modèle américain et de la politique meurtrière de
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l’ère Bush dont l’admirable Obama n’arrive pas à sortir, pour ne pas
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s’indigner non plus de la colonisation intolérable, celle-là réelle, de
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l’Israël de Netianahu et de Lieberman, au vu et au su de tout le monde,
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au mépris des lois internationales. L’indignation de Glücksmann est
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sélective !
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(à suivre…)
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jean-claude marcadé
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17 octobre 2011
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Il est parfaitement légitime, selon moi également, de venir au secours de l’ancienne première ministre ukrainienne, Mme Tymochenko. Faut-il pour autant dévoiler à cette occasion les orientations antirusses du “Monde”? L’Ukraine, comme la Géorgie, n’intéressent les Européens et les Américains que lorsqu’ils sont antirusses. Le papier de M. Smolar, consacré au fils Glücksmann, dont les seuls titres sont d’être fils de, époux de, conseiller de et d’avoir une belle gueule (décidément “Le Monde” est sensible au physique des personnes – c’est “Gala”…!). Evidemment, toujours rien sur l’opposition à l’actuel cyclothymique chef d’Etat. Pour en revenir à l’Ukraine, le peu de cas que vous faites de ce grand pays qui n’a jamais connu jusqu’ici que des embryons d’Etat, est manifeste. Je ne citerai que deux faits : la translittération des noms ukrainiens est russe; il serait bon, pour soutenir l’Ukraine contre les prétentions de la Russie, de manifester son identité précisément au niveau de sa langue, souvent méprisée par l’élite grand-russe. “Le Monde” a fait l’éloge de l’exposition “Sainte Russie” au Louvre qui était l’histoire non de la Russie, mais de la Rouss depuis ses origines à Kiev juqu’à Pierre Ier, à partir duquel apparaît le nom actuel de Russie; cette histoire était illustrée par de magnifiques documents et icônes. L’Ukraine n’existait pas (comme non plus la Biélorussie), ni dans l’exposition, ni dans le catalogue où même le mot “ukrainien” était banni…Il y a du travail à faire dans l’équipe du “Monde” pour approfondir l’histoire multiséculaire de l’Ukraine et de son statut particulier par rapport à la Russie.
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jean-claude marcadé