L’interview de Jean-Luc Godard dans “Le Monde”
La lecture des réponses non correctes de Godard aux questions des journalistes du “Monde” est rafraîchissante!
1) D’abord sur Marine Le Pen – je suis sûr que jamais Godard (pas plus que moi d’ailleurs) ne voterait pour ce parti – il constate seulement que quand il y a la proportionnelle, un quart des Français vote pour le Front National (comme naguère un quart des Français votaient pour le Parti Communiste dont le programme était aussi menaçant pour les libertés, sinon plus, car inféodé à l’URSS). Godard est pour le mouvement, le changement qui fait sortir des routines politiques et intellectuelles. Il y a quelque irresponsabilité dans cette idée du “changement pour le changement”. Pour ma part, je serais pour dire plutôt : les belles âmes qui se gargarisent de notre modèle démocratique, qui ne cessent de dénoncer l’autoritarisme,voire la dictature de la “Russie de Poutine”, ont un sens de la démocratie à la carte : quand, quelque part, les résultats des élections ne leur paraissent pas répondre à leur modèle, ils sont d’accord pour les annuler (en Algérie, en Egypte etc.etc.), sans se soucier des conséquences de cet arbitraire spécifiquement non démocratique (que l’on songe seulement aux flots de sang qui ont suivi l’annulation des élections islamistes algériennes).
2) Il est évident que Godard est imprégné de lecture et de philosophie françaises. Le monde intellectuel allemand semble lui être tout à fait étranger. Dire que l’allemand n’a que “sprechen”,” Sprache” pour dire ce qui sort, articulé, de la bouche de l’homme, et que l’allemand n’a pas de mot pour “la parole”, montre qu’il n’a pas lu la philosophie allemande, par exemple Unterwegs zur Sprache de Heidegger. L’allemand a bien le mot “Rede”, “reden”. Schönberg fait dire à son Moïse : “
3) Très beau résumé du livre de Brunschvig Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne : “Descartes, je sais, Pascal, je crois, et Montaigne, je doute. Il [Brunschvicg] disait l’un est dans l’autre et l’autre est dans l’un, je trouve intéressante, très vivante, cette sensation de trois personnes.” [moi – également]