Sur l’Ukrainien Malévitch…
Le « Carré noir » de Malévitch vu par le journaliste Philippe Dagen (Le Monde, 5 août 2017) Lettre à Angela Lampe du 5 août 2010
Je viens de prendre connaissance de toute la page consacrée par Philippe Dagen au Quadrangle noir entouré de blanc. Je ne parlerai pas de toutes les erreurs factuelles ou les inexactitudes dont pullule ce texte qui cherche à tout prix à créer une atmosphère de roman policier et « people » qu’affecte depuis un bon temps Le Monde, surtout en ce qui concerne la Russie (une des méthodes consiste à mettre systématiquement des titres négatifs à des articles plus nuancés).
Je ne relèverai que deux affirmations totalement erronées qu’il est grave qu’elles soient à nouveau popularisées dans le « journal de référence ». La famille du père polonais de Malewicz (Malévitch) n’a pas émigré en Ukraine en 1863, car elle était une famille de la noblesse héréditaire de Volhynie ( de Volodymyr/Vladimir, Ladomir chez Khlebnikov), province qui a appartenu successivement à la Rous’ de Kiev, à la Pologne-Lituanie, à l’Empire Russe, à l’Ukraine. Les Malewicz n’ont donc pas dû « émigrer », ils étaient chez eux en Ukraine et ce n’est pas pour rien que Malévitch, dans ses mémoires, se dit Ukrainien.
J’espère que l’exposition qui se prépare à Beaubourg « L’avant-garde russe et Chagall à Vitebsk » pour mars 2018 corrigera tout ce qui est dit par Dagen sur les rapports Malévitch-Chagall
Autre erreur, le conflit entre Malévitch et Tatline commence dès 1915, lors de la naissance du suprématisme à l’exposition « 0,10 »
commentaire après l’exposition :
Hélas! La place de Malévitch fut presque confidentielle dans la mise-en-scène spectaculaire qui fut réalisée. La théâtralisation prime souvent aujourd’hui sur l’authenticité…