Un Faurisson nouveau nous est né – M. Onfray! Alléluia!
Il était pitoyable d’entendre les arguments à l’emporte-pièce de M. Onfray, un Afterphilosoph (ce que je traduis par “philosophe de mon cul”), cette espèce, dont parle Nietzsche dans son Schopenhauer als Erzieher, qui fleurissait, comme aujourd’hui, dans la philosophie de son temps. M. Onfray nous offre une resucée compilée de cette littérature violemment athéiste que l’Union Soviétique a déversée pendant soixante-dix ans avec les résultats que nous connaissons. Jamais les méfaits du christianisme historique (croisades, inquisitions, censure) n’ont atteint les sommets d’horreur et de victimes qui sont ceux de 70 ans de communisme athée en URSS. Jusqu’à récemment les encyclopédies soviétiques, à l’article “Christ” , commençaient par : “fondateur mythique du christianisme”. Jusqu’ici, le curé Meslier qui a professé, secrètement, un athéisme radical, figure à Moscou dans le Parc Alexandrovski sur un obélisque où sont inscrits les “pères-fondateurs” du communisme. Donc, rien de nouveau sous le soleil. Les arguments qu’a présentés le bonimenteur (c’est son style, dans le débit même) devant un autre grand maître à penser télévisuel, le ravi Laurent Ruquier, et ses acolytes, une poupée Barbie et un Germanopratin se prenant au sérieux, sont ceux de cet hyperhistoricisme qui n’est pas le fait des vrais historiens mais des folliculaires en quête de sensationnel. M. Onfray ressemble en cela à M. Faurisson qui défend mordicus que les chambres à gaz d’extermination hitlériennes n’ont pas existé faute de “photographies” matérielles de l’événement, disséquant les témoignages pour les dénoncer comme manipulés et non prouvables. C’est ce que fait M. Onfray avec les évangiles, les historiens, les témoins : il n’y a pas de “photographie”, donc foin de tous les témoignages qui sont suspectés de manipulations.
Quant à la thèse selon laquelle le nazisme, loin d’être païen, serait un avatar du christianisme, ce n’est pas nouveau et Onfray ne nous apprend là rien de neuf. Il suffit de lire les remarquables travaux sur le sujet d’Éric Michaud qui, malgré leur talent scientifique, pèchent, selon moi, par une grille de lecture matérialiste et positiviste de l’histoire, ignorant superbement, sans doute comme “mystique”, le caractère ontologique du Mal avec les multiples incarnations du Malin à l’oeuvre depuis l’aube de l’histoire humaine dans les individus et les collectivités.